Le matérialisme et la Renaissance
Le matérialisme au cours de la Renaissance
Durant la Renaissance, c’est surtout en Italie que se poursuit la lignée averroïste, plus particulièrement dans l’ « école de Padoue ». Il y a, entre autres, Pietro Pomponazzi (1462-1525) qui publie, en 1516, le Tractatus de immortalitate animae (De l’immortalité de l’âme) où il nie l’immortalité de l’âme et dénonce l’ignorance et la superstition des moines. Ce livre est dans la continuité de l’interprétation matérialiste des idées d’Aristote, au travers des commentaires d’Alexandre d’Aphrodise. Ce traité fut tout de suite condamné et Pomponazzi dut obligatoirement se rétracter. Il publia notamment De naturalium effectuum causis sive de incantationibus liber (Les Causes des merveilles de la nature ou les enchantements). C’est dans cette œuvre importante qu’il attaqua les superstitions magiques et affirma que tous les phénomènes sont naturels et qu’ils ne sont pas miraculeux. Par la suite, Cesare Cremonini (v. 1550-1631) défendit la distinction entre Dieu et le monde, où il est expliqué que le monde doit être expliqué grâce aux sciences de la nature et que Dieu n’est seulement que la cause finale du monde et non la cause efficiente. On assiste aussi, durant cette période, au renouveau de l’épicurisme et à celui du stoïcisme au travers de la doxographie stoïcienne. Giordano Bruno (1548-1600) vécut durant la révolution copernicienne et également durant la Réforme protestante où toute la tradition est remise en doute. Bruno pense l’Univers comme infini et un, contrairement à la pensée aristotélicienne où l’Univers était divisé en monde sublunaire et supra lunaire. De plus, il pense que l’homme et la terre font partie seulement d’un monde, parmi tant d’autres et donc, que l’homme n’est plus au centre de la Création. Ses allégations lui valurent le bûcher après huit ans d’emprisonnement. Cependant, ces nouvelles pensées apportent des questions entourant Dieu et la Nature et c’est durant la période classique que ces questionnements développeront véritablement l’idée et le mot de matérialisme.
Sources
- MONTENOT, Jean, dir. Encyclopédie de la philosophie, Paris, Le livre de poche, 2002, 1775 p.
- SEIDENGART, Jean. « Bruno Giordano (1548-1600) », Encyclopædia Universalis [En ligne] http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/giordano-bruno/ (Page consultée le 2 novembre 2013).
- LEVI, Angélique. « Cremonini Cesare (1550 env.-1631) », Encyclopædia Universalis [En ligne] http://www.universalis-edu.com/encyclopedie/cesare-cremonini/ (Page consultée le 2 novembre 2013).